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"Ce que j'aime" par Falmer


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Falmer
Maître des Âges

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MessagePosté le: Ven 21 Nov, 2008 11:52 AM    Sujet du message:

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Coco, la relation que tu établis entre Téophile de Viau et Gérard de Nerval me plait beaucoup.
Gérard de Nerval est l'auteur - je pense - de quelque uns des plus beaux poèmes qui soient. Leur musique, pourtant si travaillée, garde le charme de la simplicité et semble avoir été composée sans effort.
Je profite de l'occasion que tu m'offres pour en proposer deux.
El Desdichado constitue mon premier souvenir de lui.
Myrtho étant intimement lié à une femme qui m'inspire les plus tendres sentiments, je me devais de le citer.

EL DESDICHADO

Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Etoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie.

Suis-je Amour ou Phébus ?... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J'ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène...

Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.


MYRTHO

Je pense à toi, Myrtho, divine enchanteresse,
Au Pausilippe altier, de mille feux brillant,
À ton front inondé des clartés d’Orient,
Aux raisins noirs mêlés avec l’or de ta tresse.
 
C’est dans ta coupe aussi que j’avais bu l’ivresse,
Et dans l’éclair furtif de ton œil souriant,
Quand aux pieds d’Iacchus on me voyait priant,
Car la Muse m’a fait l’un des fils de la Grèce.
 
Je sais pourquoi là-bas le volcan s’est rouvert...
C’est qu’hier tu l’avais touché d’un pied agile,
Et de cendres soudain l’horizon s’est couvert.
 
Depuis qu’un duc normand brisa tes dieux d’argile,
Toujours, sous les rameaux du laurier de Virgile,
Le pâle Hortensia s’unit au Myrte vert !
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Je voulais simplement parler la belle langue de mon siècle.

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Dernière édition par Falmer le Ven 21 Nov, 2008 13:16 PM; édité 1 fois
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Coco
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MessagePosté le: Ven 21 Nov, 2008 12:47 PM    Sujet du message:

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El desdichado est pour moi un souvenir d'adolescence, nous l'avions expliqué en classe, je regrette bien de ne plus avoir ces notes, je connais toujours le début de ce poème par coeur, très contente de le relire là en entier
Au bac français on n'avait demandé de choisr un texte, j'avais choisi El desdichado, et l'examinateur avait préféré m'interroger sur Fantaisie.. vous voyez ma connaissance de ces textes date un peu.. mais le souvenir de leur musique est toujours là

je ne connaissais pas Myrtho
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Coco
Voyageur

Age: 70

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Localisation: Paris

MessagePosté le: Ven 21 Nov, 2008 15:22 PM    Sujet du message:

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Je viens de relire El Desdichado à haute voix.. Ouah que c'est beau! autant que dans mon souvenir
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Gbadji
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MessagePosté le: Ven 21 Nov, 2008 15:45 PM    Sujet du message:

Répondre en citant

Dois-je regretter de ne pas avoir découverts ces auteurs en classe ? Non.
Il faut un contexte pour découvrir et apprécier des poètes.
Je n'échangerais pour rien la manière avec laquelle j'ai fais connaissance de Nerval qui berce désormais certaines de mes heures.

Si on peut les rapprocher tous les deux, je crois que je vais avoir de longues discussions avec Téophile.

Merci mon cher Falmer pour ce partage.
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Falmer
Maître des Âges

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MessagePosté le: Dim 07 Déc, 2008 17:57 PM    Sujet du message:

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Monk, le sculpteur de silence.

Tout comme Satie, Théolonius Monk a accordé beaucoup d’importance au silence. Ce sont ces silences qui donnent leur sens aux notes.
Maître du clavier mais si peu « pianiste », novateur de première grandeur mais sans ancêtres ni descendance, longtemps méconnu par les amateurs, perplexes devant une musique qui ne présente pas la moindre trace de complaisance ni de facilité, Monk est unique en son genre.
Le premier morceau que j’ai écouté, il y a bien longtemps, est celui que je vous propose.
Un petit passage par Wikipedia s’impose comme d’habitude.

'Round midnight
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Gbadji
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MessagePosté le: Dim 07 Déc, 2008 20:29 PM    Sujet du message:

Répondre en citant

Il ne sculpte pas que les silences, chaque note semble être à la fois une interrogation et une réponse.
Toujours aussi superbe.

Mon très cher Falmer, merci de me l'avoir fait découvrir et continue de nous régaler.

(biz)
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sonic2
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MessagePosté le: Dim 07 Déc, 2008 21:45 PM    Sujet du message:

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allez falmer , tiens, pour te reveiller au cas ou tu dors



http://www.dailymotion.com/relevance/search/pendulum/video/x5iax6_pendulumpropane-nightmares_music
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Coco
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MessagePosté le: Lun 08 Déc, 2008 06:41 AM    Sujet du message:

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Sculpteur de silence, quelle belle expression, j'aime la sculpture et j'aime le silence, donc l'association des deux je me suis dit que ça devrait me plaire... et bien oui, j'ai bien aimé ce morceau, par moment les notes "coulent" toutes seules, je ne sais pas trop comment le dire, par contre pour les silences j'ai trouvé le rythme un petit peu trop saccadé pour mon goût.. on accroche sur une ligne mélodique et puis.. elle disparait tout de suite et on la regrette. C'est fou ce qu'on peut créer comme sons différents avec un piano, passer d'un extrême à l'autre. Je ne suis pas trop douée pour bien parler de musique...
En tout cas merci Falmer pour tout ce que tu nous fais découvrir

ps j'ai commandé Locus Solus comme cadeau de Noël! mais je ne l'ai pa eu :(
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Falmer
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MessagePosté le: Jeu 01 Jan, 2009 21:25 PM    Sujet du message:

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Pour commencer l’année dans la joie, quoi de mieux que l’immortel auteur de la chanson « Y’a d’la joie » ?
Fausse question, je viens d’en donner la réponse. LOL.
J’adore Charles Trenet.
Le choix est rude, il a composé tellement de chansons immortelles.
Mais - fidèle (je suis resté fidèle), à ma ligne directrice – je vais vous proposer deux pièces pas trop connues tirées de ses deux derniers albums. Chansons atypiques qui ne respectent pas le sempiternel couplet-refrain, elles m’enchantent. Ecoutez, réécoutez. Je suis sur que vous comprendrez pourquoi je les ai choisi.

Droles d’idées

Helicoptère

Pour terminer, ma préférée.

L’âme des poètes

Bonne année à tous et à bientôt… dans la caverne et dans la vie.
Surtout n’oubliez pas… Y’a d’la joie.



Décidément je suis loquace aujourd’hui. Pour terminer une deuxième fois : un baiser pour ma très chère.

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Gbadji
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MessagePosté le: Ven 02 Jan, 2009 13:21 PM    Sujet du message:

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Mon cher Falmer; il y a de tout dans un coeur et surtout de la joie quand on écoute ce grand personnage.

Merci et à bientôt
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Coco
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MessagePosté le: Sam 03 Jan, 2009 12:41 PM    Sujet du message:

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J'adore L'âme des poetes, je l'ai, chantée par Fabienne Thibeault

par contre je n'ai pas pu bien écouter les deux autres, je n'arrive pas à avoir un son correct avec les liens que tu as donnés, j'ai essayé de les télécharger ailleurs pour pouvoir les écouter et j'ai récupéré en prime un virus!! (Trojan.Vundo) je viens de finir de nettoyer mon ordinateur..
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Coco
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MessagePosté le: Lun 19 Jan, 2009 15:59 PM    Sujet du message:

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J'ai fini par réussir à télécharger Drôles d'Idées sans virus, c'est une très jolie chanson plein d'originalité et de fraîcheur... des idées qu'on a envie d'avoir!! Je ne la connaissais pas, je ne l'avais jamais entendue
Par contre pas réussi à télécharger Hélicopère (en attente sur emule depuis trois semaines)
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Falmer
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MessagePosté le: Mer 21 Jan, 2009 13:12 PM    Sujet du message:

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Il y eut Malevitch et son carré blanc sur fond blanc, vint ensuite Yves Klein et ses monochromes bleus.
Le souci est similaire de ramener l'art à sa plus simple expression, à sa plus grande nudité.
Le monochrome ne montre rien.
Le bleu ne renvoie qu'à la couleur du ciel.
Ne reste plus que la sensation.
Ce n'est pas le vide mais quelque chose de rajouté au vide.

Elle est retrouvée l'éternité, c'est la mer allée avec le soleil.



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MessagePosté le: Mer 21 Jan, 2009 17:58 PM    Sujet du message:

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Bon d'accord, j'aime le bleu, mais ensuite, je manque d'inspiration en regardant ses oeuvres.
Mais peut-être est-ce parce que je n'ai pas pris le temps, je les ai survolées en coup de vent.

A revoir de nouveau donc.

A bientôt.
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Coco
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MessagePosté le: Mer 21 Jan, 2009 18:28 PM    Sujet du message:

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Moi non plus ça ne me touche pas, le bleu est beau et j'admire la technique des reliefs alors que tout est de la même couleur mais je ne ressens aucune émotion particulière devant ce tableau, désolée (et ce que j'aime en art ce sont les émotions que l'oeuvre suscite en moi)
Je préfère les bleus de Van Gogh!
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Falmer
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MessagePosté le: Mer 28 Jan, 2009 15:07 PM    Sujet du message:

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Deuxième étape d'un jeu de piste: après Asger Jorn, Ivan Chtcheglov.
L'explication , bien sur, viendra en son temps.
Le texte qui suit - dont je vous recommande la lecture - a ouvert des perspectives dont on a pas fini de mesurer l'importance.
Tout ceci fait partie, avec Isidore Ducasse, de ce qui a compté pour moi.




Formulaire pour un urbanisme nouveau

Sire, je suis de l’autre pays

Nous nous ennuyons dans la ville, il n’y a plus de temple du soleil. Entre les jambes des passantes les dadaïstes auraient voulu trouver une clef à molette, et les surréalistes une coupe de cristal, c’est perdu. Nous savons lire sur les visages toutes les promesses, dernier état de la morphologie. La poésie des affiches a duré vingt ans. Nous nous ennuyons dans la ville, il faut se fatiguer salement pour découvrir encore des mystères sur les pancartes de la voie publique, dernier état de l’humour et de la poésie :

Bains-Douches des Patriarches
Machines à trancher les viandes
Zoo Notre-Dame
Pharmacie des Sports
Alimentation des Martyrs
Béton translucide
Scierie Main-d’or
Centre de récupération fonctionnelle
Ambulance Sainte-Anne
Cinquième avenue café
Rue des Volontaires Prolongée
Pension de famille dans le jardin
Hôtel des Étrangers
Rue Sauvage

Et la piscine de la rue des Fillettes. Et le commissariat de police de la rue du Rendez-vous. La clinique médico-chirurgicale et le bureau de placement gratuit du quai des Orfèvres. Les Fleurs Artificielles de la rue du Soleil. L’hôtel des Caves du Château, le bar de l’Océan et le café du Va et Vient. L’hôtel de l’Époque.
Et l’étrange statue du Docteur Philippe Pinel, bienfaiteur des aliénés, qui agonise dans les derniers soirs de l’été. Explorer Paris.
Et toi oubliée, tes souvenirs ravagés par toutes les consternations de la mappemonde, échouée aux Caves Rouges de Pali-Kao, sans musique et sans géographie, ne partant plus pour l’hacienda où les racines pensent à l’enfant et où le vin s’achève en fables de calendrier. Maintenant c’est joué. L’hacienda, tu ne la verras pas. Elle n’existe pas.

Il faut construire l’hacienda.

Toutes les villes sont géologiques et l’on ne peut faire trois pas sans rencontrer des fantômes, armés de tout le prestige de leurs légendes. Nous évoluons dans un paysage fermé dont les points de repère nous tirent sans cesse vers le passé. Certains angles mouvants, certaines perspectives fuyantes nous permettent d’entrevoir d’originales conceptions de l’espace, mais cette vision demeure fragmentaire. Il faut la chercher sur les lieux magiques des contes du folklore et des écrits surréalistes : châteaux, murs interminables, petits bars oubliés, caverne du Mammouth, glaces des Casinos.
Ces images périmées conservent un petit pouvoir de catalyse, mais il est presque impossible de les employer dans un urbanisme symbolique sans les rajeunir, en les chargeant d’un sens nouveau. Il y avait du bon dans les chevaux fils de la mer, les nains jaunes du destin, mais ils ne sont en rien adaptés aux exigences de la vie moderne. Car nous sommes au vingtième siècle, bien que peu de gens s’en doutent. Notre mental hanté par de vieilles images-clefs est resté très en arrière des machines perfectionnées. Les diverses tentatives pour intégrer la science moderne dans de nouveaux mythes demeurent insuffisantes. Depuis, l’Abstrait a envahi tous les arts, en particulier l’architecture d’aujourd’hui. Le fait plastique à l’état pur, sans anecdote mais inanimé, repose l’œil et le refroidit. Ailleurs se retrouvent d’autres beautés fragmentaires, et de plus en plus lointaine la terre des synthèses promises. Chacun hésite entre le passé vivant dans l’affectif et l’avenir mort dès à présent.
Nous ne prolongerons pas les civilisations mécaniques et l’architecture froide qui mènent à fin de course aux loisirs ennuyés.
Nous nous proposons d’inventer de nouveaux décors mouvants.

* * *

Nous laissons à monsieur Le Corbusier son style qui convient assez aux usines et hôpitaux. Et aux prisons à venir : ne construit-il pas déjà des églises ? Je ne sais quel refoulement habite cet individu — laid de visage et hideux dans ses conceptions du monde — pour vouloir ainsi écraser l’homme sous des masses ignobles de béton armé, matière noble qui devrait permettre une articulation aérienne de l’espace, supérieure au gothique flamboyant. Son pouvoir de crétinisation est immense. Une maquette du Corbusier est la seule image qui m’évoque l’idée de suicide immédiat. Avec lui aussi bien passerait ce qui reste de joie. Et amour — passion — liberté.

* * *

L’obscurité recule devant l’éclairage et les saisons devant les salles climatisées : la nuit et l’été perdent leurs charmes, et l’aube disparaît. L’homme des villes pense s’éloigner de la réalité cosmique et ne rêve pas plus pour cela. La raison en est évidente : le rêve a son point de départ dans la réalité et se réalise en elle.
Le dernier état de la technique permet le contact permanent entre l’individu et la réalité cosmique, tout en supprimant ses désagréments. Le plafond de verre laisse voir les étoiles et la pluie. La maison mobile tourne avec le soleil. Ses murs à coulisses permettent à la végétation d’envahir la vie. Montée sur glissières, elle peut s’avancer le matin jusqu’à la mer, pour rentrer le soir dans la forêt.
L’architecture est le plus simple moyen d’articuler le temps et l’espace, de moduler la réalité, de faire rêver. Il ne s’agit pas seulement d’articulation et de modulation plastiques, expression d’une beauté passagère. Mais d’une modulation influentielle, qui s’inscrit dans la courbe éternelle des désirs humains et des progrès dans la réalisation de ces désirs.
L’architecture de demain sera donc un moyen de modifier les conceptions actuelles du temps et de l’espace.
Le complexe architectural sera modifiable. Son aspect changera en partie ou totalement suivant la volonté de ses habitants.

* * *

On ne peut parler d’architecture nouvelle que si elle exprime une nouvelle civilisation (il est clair qu’il n’y a ni civilisation ni architecture depuis plusieurs siècles, mais seulement des expériences, dont la plupart sont ratées : on peut parler de l’architecture gothique mais il n’existe pas d’architecture marxiste ou capitaliste, encore que ces deux systèmes dévoilent des tendances similaires, des buts communs).
Chacun a donc le droit de nous demander sur quelle ébauche de civilisation nous voulons fonder une architecture. Je rappelle rapidement les points de départ d’une civilisation :
— Une nouvelle conception de l’espace (cosmogonie religieuse ou non).
— Une nouvelle conception du temps (numération à partir de zéro, divers modes de déroulement du temps).
— Une nouvelle conception des comportements (morale, sociologie, politique, droit. L’économie n’est qu’une partie des lois du comportement qu’accepte une civilisation).
Les collectivités passées offraient aux masses une vérité absolue et des exemples mythiques indiscutables. L’entrée de la notion de relativité dans l’esprit moderne permet de soupçonner le côté expérimental de la prochaine civilisation, encore que le mot ne me satisfasse pas. Disons plus souple, plus «amusée». (Longtemps on a pu croire que les pays marxistes étaient sur cette voie. On sait maintenant que cette tentative a suivi la vieille évolution normale, pour arriver en un temps record au durcissement de ses doctrines et aux formes figées dans leur décadence. Un renouveau est peut-être possible ; la question n’est pas à traiter ici.)
Sur les bases de cette civilisation mobile, l’architecture sera — au moins à ses débuts — un moyen d’expérimenter les mille façons de modifier la vie, en vue d’une synthèse qui ne peut être que légendaire.

* * *

Une maladie mentale a envahi la planète : la banalisation. Chacun est hypnotisé par la production et le confort — tout-à-l’égoût, ascenseur, salle de bains, machine à laver.
Cet état de fait qui a pris naissance dans une protestation contre la misère dépasse son but lointain — libération de l’homme des soucis matériels — pour devenir une image obsédante dans l’immédiat. Entre l’amour et le vide-ordures automatique la jeunesse de tous les pays a fait son choix et préfère le vide-ordures. Un revirement complet de l’esprit est devenu indispensable, par la mise en lumière de désirs oubliés et la création de désirs entièrement nouveaux. Et par une propagande intensive en faveur de ces désirs.

* * *

Guy Debord a déjà signalé le besoin de construire des situations comme un des désirs de base sur lesquels serait fondée la prochaine civilisation. Ce besoin de création absolue a toujours été étroitement mêlé au besoin de jouer avec l’architecture, le temps et l’espace. Je ne veux pour preuve que la feuille du Palais de Paris, distribuée dans la rue. (Les manifestations de l’inconscient collectif correspondent toujours aux affirmations des créateurs.)

LES QUARTIERS DISPARUS
Les grands événements
MUSIQUE D’ÉPOQUE
EFFETS LUMINEUX

PARIS LA NUIT

E N T I È R E M E N T A N I M É

La Cour des Miracles : Impressionnante reconstitution sur trois cents mètres carrés d’un vieux quartier du Moyen Âge aux maisons lépreuses peuplées de truands, mendiants, ribaudes, sujets de l’affreux roi de Thune, qui rend la justice sur son tonneau.
La Tour de Nesle : La sinistre Tour profile sa masse imposante sur le ciel sombre, où courent les nuages noirs. La Seine clapote doucement. Une barque accoste. Deux spadassins dans l’ombre guettent leur victime.
etc.

D’autres exemples de ce désir de construire des situations nous sont parvenus du passé. Ainsi Edgar Poe et son histoire de l’homme qui consacrait sa fortune à établir des paysages. Ou la peinture de Claude Lorrain. Beaucoup de ses admirateurs ne savent à quoi attribuer le charme de ses toiles. Ils parlent de leur lumière. Elle est étrange en effet, mais ne suffit pas à expliquer leur ambiance d’invitation perpétuelle au voyage. Cette ambiance est provoquée par un espace architectural inhabituel. Les palais donnent de plain-pied sur la mer, ils possèdent des jardins suspendus «inutiles» dont la végétation apparaît aux endroits les plus inusités. L’incitation à la dérive est provoquée par le peu de distance entre les portes des palais et les vaisseaux.

Un des plus remarquables précurseurs de l’architecture restera Chirico. Il s’est attaqué aux problèmes des absences et des présences à travers le temps et l’espace.
On sait qu’un objet, non remarqué consciemment lors d’une première visite, provoque par son absence, au cours des visites suivantes, une impression indéfinissable : par un redressement dans le temps, l’absence de l’objet se fait présence sensible. Mieux : bien que restant généralement indéfinie, la qualité de l’impression varie pourtant suivant la nature de l’objet enlevé et l’importance que le visiteur lui accorde, pouvant aller de la joie sereine à l’épouvante (peu nous importe que dans ce cas précis le véhicule de l’état d’âme soit la mémoire. Je n’ai choisi cet exemple que pour sa commodité).
Dans la peinture de Chirico (période des Arcades) un espace vide crée un temps bien rempli. Il est aisé de se représenter l’avenir que nous réserverons à de pareils architectes, et quelles seront leurs influences sur les foules. Nous ne pouvons aujourd’hui que mépriser un siècle qui relègue de pareilles maquettes dans de prétendus musées. Sans aller jusqu’à offrir à Chirico la libre disposition de la place de la Concorde et de son Obélisque, des entreprises auraient pu lui confier l’établissement de ces jardins qui «ornent» plusieurs portes de la capitale.



Cette vision nouvelle du temps et de l’espace qui sera la base théorique des constructions à venir, n’est pas au point et ne le sera jamais entièrement avant d’expérimenter les comportements dans des villes réservées à cet effet, où seraient réunis systématiquement, outre les établissements indispensables à un minimum de confort et de sécurité, des bâtiments chargés d’un grand pouvoir évocateur et influentiel, des édifices symboliques figurant les désirs, les forces, les événements passés, présents et à venir. Un élargissement rationnel des anciens systèmes religieux, des vieux contes et surtout de la psychanalyse au bénéfice de l’architecture se fait plus urgent chaque jour, à mesure que disparaissent les raisons de se passionner.
En quelque sorte chacun habitera sa «cathédrale» personnelle. Il y aura des pièces qui feront rêver mieux que des drogues et des maisons où l’on ne pourra qu’aimer. D’autres attireront invinciblement les voyageurs…
On peut comparer ce projet aux jardins chinois et japonais en trompe-l’œil — à la différence que ces jardins ne sont pas faits pour y vivre entièrement — au Labyrinthe Ridicule du Jardin des Plantes, à l’entrée duquel on peut lire, comble de la bêtise conservatrice, Ariane en chômage :

LES JEUX SONT INTERDITS DANS LE LABYRINTHE

Cette ville pourrait être envisagée sous la forme d’une réunion arbitraire de châteaux, grottes, lacs, etc. Ce serait le stade baroque de l’urbanisme considéré comme un moyen de connaissance. Mais déjà cette phase théorique est dépassée. Nous savons que l’on peut construire un immeuble moderne dans lequel on ne reconnaîtrait en rien un château médiéval, mais qui garderait et multiplierait le pouvoir poétique du Château (par la conservation d’un strict minimum de lignes, la transposition de certaines autres, l’emplacement des ouvertures, la situation topographique, etc.).

Les quartiers de cette ville pourraient correspondre aux divers sentiments catalogués que l’on rencontre par hasard dans la vie courante.
Quartier Bizarre — Quartier Heureux, plus particulièrement réservé à l’habitation — Quartier Noble et Tragique (pour les enfants sages) — Quartier Historique (musées, écoles) — Quartier Utile (hôpital, magasins d’outillages) — Quartier Sinistre, etc. Et un Astrolaire qui grouperait les espèces végétales selon les relations qu’elles attestent avec le rythme stellaire, Jardin Planétaire comparable à celui que l’astronome Thomas se propose de faire établir à Vienne au lieu dit Laaer Berg. Indispensable pour donner aux habitants une conscience du cosmique. Peut-être aussi un Quartier de la Mort, non pour y mourir mais pour y vivre en paix, et ici je pense au Mexique et à un principe de cruauté dans l’innocence qui me devient chaque jour plus cher.
Le Quartier Sinistre, par exemple, remplacerait avantageusement ces trous, bouches des enfers, que bien des peuples possédaient jadis dans leur capitale : ils symbolisaient les puissances maléfiques de la vie. Le Quartier Sinistre n’aurait nul besoin de receler des dangers réels, tels que pièges, oubliettes, ou mines. Il serait d’approche compliquée, affreusement décoré (sifflets stridents, cloches d’alarmes, sirènes périodiques à cadence irrégulière, sculptures monstrueuses, mobiles mécaniques à moteurs) et peu éclairé la nuit, autant que violemment éclairé le jour par un emploi abusif du phénomène de réverbération. Au centre, la «Place du Mobile Épouvantable». La saturation du marché par un produit provoque la baisse de ce produit : l’enfant apprendrait par l’exploration du Quartier Sinistre à ne plus craindre les manifestations angoissantes de la vie, mais à s’en amuser.


L’activité principale des habitants sera la dérive continue. Le changement de paysage d’heure en heure sera responsable du dépaysement complet.
Le couple ne passera plus ses nuits dans sa maison d’habitation et de réception, raison sociale habituelle de banalisation. La chambre d’amour sera plus éloignée du centre de la ville : il se recréera tout naturellement pour les partenaires la notion d’excentricité, dans un lieu moins ouvert à la lumière, plus dissimulé, pour retrouver le climat de secret. La démarche contraire, recherche d’un centre de pensée, procédera de la même technique.
Plus tard, lors de l’inévitable usure des gestes, cette dérive quittera en partie le domaine vécu pour celui de la représentation.


Note : Un certain Saint-Germain-des-Prés, sur lequel personne n’a encore rien écrit, a été le premier groupe fonctionnant à l’échelle de l’histoire sur cette éthique de la dérive. Cet égrégore, occulte jusqu’à maintenant, est la seule explication de l’influence énorme que trois pâtés de maisons ont fait peser sur le monde, et que l’on a tenté de justifier par les domaines insuffisants de l’habillement et de la chanson, et plus stupidement par de discutables facilités de prostitution (et Pigalle ?).
Nous préciserons dans des livres à venir ce que fut à Saint-Germain la coïncidence des jours et leurs incidences (Le Nouveau Nomadisme d’Henry de Béarn, La Belle Jeunesse de Guy Debord, etc.) Il s’en dégagera non seulement une «esthétique des comportements» mais des moyens pratiques de fonder de nouveaux groupes, et surtout une phénoménologie complète des couples, des rencontres et de la durée sur laquelle les mathématiciens et les poètes se pencheront avec profit.

Enfin, à ceux qui objecteraient qu’un peuple ne peut vivre en dérivant, il est inutile de rappeler que dans chaque groupe des personnages (prêtres ou héros) sont chargés de représenter les tendances en spécialistes, en accord avec le double mécanisme de projection et d’identification. L’expérience démontre qu’une dérive remplace avantageusement une messe : elle est plus apte à faire entrer en communication avec l’ensemble des énergies, pour les capter au bénéfice de la collectivité.



L’objection économique ne résiste pas au premier coup d’œil. On sait que plus un lieu est réservé à la liberté de jeu, plus il influe sur le comportement et plus sa force d’attraction est grande. Le prestige immense de Monaco, de Las Vegas, en est la preuve. Et Reno, caricature de l’union libre. Pourtant il ne s’agit que de simples jeux d’argent. Cette première ville expérimentale vivrait largement sur un tourisme toléré et contrôlé. Les prochaines activités et productions d’avant-garde s’y concentreraient d’elles-mêmes. En quelques années elle deviendrait la capitale intellectuelle du monde, et serait partout reconnue comme telle.
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Falmer
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MessagePosté le: Ven 03 Avr, 2009 14:56 PM    Sujet du message:

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Qui connaît Michel Colombier en France?
Parfois, je me le demande.
Pourtant quelle œuvre!
Je vais réparer ça en vous proposant le disque qu’il considérait comme son chef d’œuvre.

Wings

Une espèce de symphonie toute en subtilité à la richesse stupéfiante.

Pour mémoire, il a également composé les jerks électroniques de « Messe pour le temps présent ».


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Gbadji
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MessagePosté le: Ven 03 Avr, 2009 17:25 PM    Sujet du message:

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Je peux répondre 'moi' ?
Mais bon je triche, c'est déjà toi qui m'avais rappelé ces musiques.

Alors je dirai juste un mot : merci.
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MessagePosté le: Sam 04 Avr, 2009 11:35 AM    Sujet du message:

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Je connais et je suis fan !
A travaillé entre autres avec Pierre Henry et Serge Gainsbourg (c'est lui qui s'est fendu des arrangements d'une de mes chansons favorites "Bonnie and Clyde" ) :) . A composé le générique mélancolique de fin de programme d'Antenne2 à l'époque (Les petits bonhommes volants de Folon)...
Il fait partie des artistes dont on ne connait pas le nom mais dont les oeuvres sont immortelles !
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Falmer
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MessagePosté le: Mer 06 Mai, 2009 15:46 PM    Sujet du message:

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"Reflets", Images", "Ce qu'a vu le vent d'Ouest", "Des pas sur la neige", "La mer"... titres révélateurs de l'oeuvre de Debussy.
La musique devient impressions, sensations.
Elle agit sur l'esprit comme la lumière - jouant avec la mer - crée à sa surface des myriades de reflets chatoyants en perpetuel mouvement.
Tout est dans la subtilité: harmonies, tonalités, rythmes.
Voici une composition inspirée par un poéme de Mallarmé.

Prélude à l'après-midi d'un faune

[

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Gbadji
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MessagePosté le: Mer 06 Mai, 2009 19:01 PM    Sujet du message:

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En me laissant porter, je vois une forêt, avec de grands arbres, auxquels on ne peut pas donner d'âge (faut dire que je suis plus de la montagne que de la mer :) ).

Merci très cher pour ce moment de détente, je continue l'écoute.

A bientôt.
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MessagePosté le: Mer 10 Juin, 2009 20:09 PM    Sujet du message:

Répondre en citant

J’ai aimé Malevitch, Klein pour leur recherche du vide, cet instant magique où tout disparaît.
En littérature c’est Mallarmé qui, plus que tout autre, correspond à ce goût.
Le vers se fait couleur, musique, richesse de la sensation, concours de tous les arts suscitant le miracle . C'est avec Mallarmé que la « suggestion » devient le fondement de la poétique antiréaliste et fait du symbolisme un impressionisme littéraire. Son oeuvre est alors celle de l'absence de signification qui « signifie davantage » et le poète cherche à atteindre les « splendeurs situées derrière le tombeau »
« Un coup de dés jamais n’abolira le hasard » est à cet égard le poème parfait.
Je vous laisse juge.



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zoorin
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MessagePosté le: Jeu 11 Juin, 2009 05:10 AM    Sujet du message:

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J'avoue avoir toujours eu du mal avec la poésie, et là, c'est encore plus dur. Je n'arrive pas à plonger dans l'œuvre. :?
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Je veux qu'ils modélisent Riven, avec la bande son originale !

(livre)
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Gbadji
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MessagePosté le: Sam 13 Juin, 2009 09:58 AM    Sujet du message:

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Jouer avec les mots est un plaisir sans fin (ou faim ?).

A savourer sans modération.
A bientôt.
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Falmer
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MessagePosté le: Dim 14 Juin, 2009 15:12 PM    Sujet du message:

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Il y eut un moment de ma vie, c’est loin tout ça, où j’ai aimé le cinéma.
A cette époque, je fréquentais régulièrement un ciné-club dont les membres assidus avaient reçu comme pseudonyme le nom de leur cinéaste préféré. Il y avait Godard, Chabrol, Griffith, Cocteau et moi… Murnau.
« Nosferatu le vampire » reste pour moi un des plus beaux films qu’il m’ait été donné de voir.
Mais il y a aussi « L’aurore », ce chef d’œuvre absolu.
Regardez bien le travelling qui commence l’extrait que je vous propose, on atteint la perfection.
Je vous laisse bien sur juge…
Comme toujours une visite de wikipedia s’impose.
Sunrise


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